𩩠Aussi Fort Que Cesar Dans La Bataille
LEspion de César. (3.5/5 pour 4 avis) Gérer mes listes. Dans la Rome des derniers jours de la République, un guerrier gaulois, habité par une terrible vengeance, lie son destin au pontifex maximus Julius César en devenant son espion pour le meilleur et pour le pire. Au temps de Rome et de l'Empire Romain.
Le27 septembre 52 av. J-C, VercingĂ©torix rĂ©unit ses guerriers et propose de sâoffrir aux Romains en sacrifice contre la promesse de leurs vies sauves. Une ambassade est envoyĂ©e Ă CĂ©sar qui reste inflexible. Il exige la reddition immĂ©diate et sans condition de lâoppidum. VercingĂ©torix quitte alors la forteresse.
Labataille commence par la distribution de toutes les cartes face cachĂ©e Ă tous les joueurs. En mĂȘme temps, les joueurs placeront la carte du dessus de leur deck face visible. La plus haute carte lâemporte sur les autres (dans lâordre :
AussiFort Que Cesar Dans La Bataille La solution à ce puzzle est constituéÚ de 9 lettres et commence par la lettre A Les solutions pour AUSSI FORT QUE CESAR DANS LA BATAILLE de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle
II 2 CĂ©sar lĂšve deux lĂ©gions en Gaule cisalpine, demande des renseignements sur la mobilisation et la concentration des Belges, fait des provisions de blĂ©, et, dĂšs quâon peut faire du fourrage, rejoint en quinze jours les frontiĂšres de la
ENTRETIEN Les idĂ©es de certains intellectuels français ont Ă©tĂ© schĂ©matisĂ©es et utilisĂ©es dans les universitĂ©s amĂ©ricaines pour produire une idĂ©ologie hostile Ă
enlatin Caius Julius Caesar. . Homme d'Ătat romain (Rome 100 ou 101-Rome 44 avant J.-C.). 1. Le contexte : Rome au ier siĂšcle avant J.-C. Durant le ier siĂšcle avant J.-C., Rome est entraĂźnĂ©e dans de nouvelles conquĂȘtes par des gĂ©nĂ©raux ambitieux : Marius, aprĂšs lui, Sulla reconquiert la GrĂšce et l'Asie Mineure (88-85 avant J.-C
ROMEET EMPIRE ROMAIN Les origines. Ăcrit par ; Raymond BLOCH âą 5 651 mots âą 1 mĂ©dia; Le dĂ©part dans l'histoire d'une ville ou bien d'un peuple destinĂ© Ă un haut avenir e
A25 ou 30 ans, le chef arverne a su réunir les armées de peuples autrefois ennemis. Plus jeune que César mais tout aussi ambitieux, il est, comme son adversaire, un orateur et un meneur. Fin stratÚge, il a su affamer les troupes romaines, point faible de César, en pratiquant la politique de la terre brûlée. Il a vaincu sur le plateau de Gergovie en réagissant
xCtxP9Y. ï»żUne photo prise le 6 fĂ©vrier 2014 montre la statue de VercingĂ©torix Ă Clermont-Ferrand. Bonnes feuillesIsabelle Davion et BĂ©atrice Heuser ont publiĂ© Batailles, une histoire de grands mythes nationaux » aux Ă©ditions Belin. Les plus grandes batailles de l'histoire europĂ©enne ont engendrĂ© des mythes devenus de vĂ©ritables lieux de mĂ©moire. Du champ de bataille encore fumant, ou des oeuvres d'art, jaillissent des emblĂšmes, des lĂ©gendes. Ces interprĂ©tations de l'Ă©vĂ©nement historique viennent nourrir un rĂ©cit national, une propagande ou un imaginaire. Extrait 1/ DavionIsabelle Davion est maĂźtresse de confĂ©rences Ă Sorbonne UniversitĂ©, et intervient Ă©galement Ă Saint-Cyr-CoĂ«tquidan et Ă l'Ecole de guerre. Ses recherches portent sur l'histoire militaire, stratĂ©gique et diplomatique du XIXe au XXIe siĂšcle. Sa thĂšse sur l'Entre-deux-guerres a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par l'AcadĂ©mie des Sciences Morales et Politiques. Elle vient de publier avec le dessinateur GaĂ©tan Nocq un roman graphique Le Rapport W. InfiltrĂ© Ă Auschwitz Daniel Maghen, 2019. Voir la bio »BĂ©atrice HeuserBĂ©atrice Heuser est professeure Ă l'UniversitĂ© de Glasgow. Ses travaux, internationalement reconnus, s'inscrivent dans le champ des strategic studies et interrogent l'Ă©volution de la guerre. Ils portent plus particuliĂšrement sur la stratĂ©gie nuclĂ©aire, la thĂ©orie stratĂ©gique, la culture stratĂ©gique, les relations transatlantiques et les politiques Ă©trangĂšres et de dĂ©fense de la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et l'Ouest plus gĂ©nĂ©ralement. Parmi ses derniers livres Penser la stratĂ©gie de l'AntiquitĂ© Ă nos jours Picard, 2013 et Brexit in History Oxford University Press, 2018. Voir la bio »AlĂ©sia 52 av. douteuse victoire de CĂ©sar avec Isabelle Davion et BĂ©atrice HeuserLe nom dâAlĂ©sia, plus que les actions militaires qui sây sont dĂ©roulĂ©es, est connu de beaucoup. Mais peu seraient capables dâexpliquer ce qui sâest jouĂ© en ce lieu Ă lâĂ©tĂ© 52 avant notre Ăšre. Victoire? DĂ©faite? De quelle ampleur et avec quelle consĂ©quence? Câest que le message, laissĂ© par son principal acteur puis par les historiens, sâest brouillĂ© au fil des deux millĂ©naires qui nous sĂ©parent de lâĂ©vĂ©nement. DâemblĂ©e, il a Ă©tĂ© chargĂ© dâune signification historique puissante lĂ , CĂ©sar aurait connu une forme dâapothĂ©ose qui lui aurait donnĂ© lĂ©gitimitĂ© pour rĂ©gner sur Rome et conquĂ©rir le reste de lâunivers; lĂ , la Gaule, aprĂšs une existence de cinq siĂšcles, se serait comme Ă©vanouie. Ce discours enregistrĂ© dans lâune des chroniques les plus efficaces qui aient jamais Ă©tĂ© Ă©crites, La Guerre des Gaules, nâa cependant pas rĂ©sistĂ© au temps. AlĂ©sia, haut fait dâarme de CĂ©sar, est devenue le symbole de la Gaule, comme si ses habitants en Ă©taient sortis victorieux. Et, depuis deux siĂšcles, des villes et villages de France sâen rĂ©clament, sans certitude, la SITE PRĂDESTINĂAvant de rappeler les faits, il importe de dĂ©crire les lieux ils tiennent une place majeure dans lâaffrontement qui sây est produit et dans ses rĂ©percussions. AlĂ©sia est lâoppidum des Mandubiens, petit peuple gaulois occupant lâAuxois actuel, au sud de Montbard. Il sâagit dâune place forte naturelle, plateau dâune centaine dâhectares Ă la confluence de trois riviĂšres quâil domine de prĂšs de 170 mĂštres. On ne peut sâempĂȘcher de la comparer Ă une acropole, dâautant que sây trouvaient des temples et sanctuaires gaulois, plus tard romanisĂ©s. SituĂ©e sur lâun des chemins qui mĂšnent du couloir rhodanien aux vallĂ©es de la Loire et de la Seine, AlĂ©sia fut une place commerciale et artisanale majeure au cours des siĂšcles prĂ©cĂ©dant notre Ăšre. FrĂ©quentĂ©e par les premiers voyageurs grecs, elle fut lâobjet de lâune des innombrables lĂ©gendes tissant la geste dâHĂ©raclĂšs câest lui qui aurait fondĂ© la ville ; depuis les Celtes jusquâĂ ces temps-ci, honorent cette ville, qui est pour eux le foyer et la mĂ©tropole de toute la [Gaule] Celtique », Ă©crit lâhistorien grec Diodore de intĂ©rĂȘt stratĂ©gique apportait au lieu un intĂ©rĂȘt supplĂ©mentaire. Le plateau ne nĂ©cessitait que de lĂ©gers amĂ©nagements â murailles autour de ses deux entrĂ©es â pour se muer en une forteresse pouvant recevoir une forte population. Les riviĂšres et les marĂ©cages lâentourant de toutes parts formaient une protection supplĂ©mentaire. Une troisiĂšme particularitĂ© du site allait jouer un rĂŽle majeur dans son utilisation militaire la prĂ©sence tout autour du plateau dâune sĂ©rie de collines, suffisamment Ă©loignĂ©es pour ne pas lui ĂȘtre une menace, assez proches toutefois pour lui constituer une nouvelle ligne de dĂ©fense. Ce sont ces caractĂ©ristiques topographiques qui incitĂšrent VercingĂ©torix Ă installer sur le mont Auxois son quartier SIĂGE MĂMORABLEAu dĂ©but de lâannĂ©e 52 avant notre Ăšre, CĂ©sar avait pacifiĂ© toute la Gaule mais se trouvait confrontĂ© Ă des rĂ©voltes de peuples gaulois qui, pourtant, au dĂ©but de la guerre, lâavaient aidĂ©, puis avaient coopĂ©rĂ© Ă son administration du pays. Ces peuples Ă©taient lassĂ©s de lâeffort de guerre quâil leur imposait entretien des lĂ©gions, livraison de troupes auxiliaires, de cavaleries et lourds tributs. La noblesse de ces peuples â ces citĂ©s, comme les appelle lâauteur de La Guerre des Gaules â sâen Ă©tait accommodĂ©e parce quâelle faisait supporter ces charges Ă la plĂšbe. Mais chez quelques-uns, les tensions sâexacerbaient, surtout entre les seniores gaulois, souvent sĂ©nateurs, et les juniores, dont beaucoup avaient Ă©tĂ© otages de CĂ©sar et auxquels il avait promis de confier les affaires de leur citĂ©. Si de certains il avait fait des rois, les autres, il les avait laissĂ©s affronter leurs aĂźnĂ©s. CâĂ©tait le cas de VercingĂ©torix, appartenant Ă la famille la plus noble chez les Arvernes, chassĂ© de la ville de Gergovie par son oncle, alors premier magistrat de la citĂ©. Il avait donc pris la tĂȘte des rĂ©bellions qui naissaient chez plusieurs peuples du centre de la Gaule. FormĂ©, dans le camp mĂȘme de CĂ©sar, Ă la mĂ©thode romaine de la guerre, il sâĂ©tait vite montrĂ© le plus grand ennemi du proconsul. Ă ses compĂ©tences dâhomme de guerre sâajoutaient une grande intelligence politique et des dons supĂ©rieurs dâorateur. AprĂšs quelques Ă©checs, il avait repoussĂ© les lĂ©gions qui voulaient prendre Gergovie. Cette victoire retentissante lui avait confĂ©rĂ© une aura incroyable dans toute la Gaule beaucoup dâautres peuples sâĂ©taient Ă leur tour soulevĂ©s contre CĂ©sar; leurs reprĂ©sentants rĂ©unis en un Conseil de toute la Gaule » avaient confiĂ© au jeune Arverne le commandement de la guerre. Seules quelques citĂ©s du centre-est de la Gaule demeuraient fidĂšles au proconsul, notamment les Lingons du plateau de Langres, qui continuaient de lui fournir toute la logistique nĂ©cessaire, et mĂȘme de la cavalerie auxiliaire germaine. Câest chez eux que les lĂ©gions romaines sâĂ©taient mont Auxois oppidum dâAlĂ©sia tel quâil apparut Ă CĂ©sar un immense plateau isolĂ© dominant les vallĂ©es qui lâentourent Ă lâouest, au nord et au sud. Ces vues, rĂ©alisĂ©es vers 1860 par la Commission de la topographie de la Gaule, tiennent lieu de dĂ©cida donc de porter le fer dans leur direction en sâinstallant au plus prĂšs des limites de leur territoire, Ă AlĂ©sia. Il savait que tĂŽt ou tard CĂ©sar chercherait Ă lâen dĂ©loger, car, de lĂ , il pouvait entraver tous les mouvements de lâarmĂ©e romaine, de ses courriers et dâune partie de ses approvisionnements. Avec une armĂ©e de 80 000 hommes, il sâinstalla sur le mont Auxois; lâarmĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e qui se constituait dans toute la Gaule devait venir lây rejoindre et prendre place sur les collines environnantes. Les lĂ©gions, Ă vouloir sâapprocher du quartier gĂ©nĂ©ral de VercingĂ©torix, seraient prises comme dans une souriciĂšre. Rien, bien entendu, ne sâest passĂ© comme prĂ©vu les Ăduens peuple du Morvan qui sâĂ©taient joints tardivement Ă la rĂ©volte gĂ©nĂ©rale, bien quâils aient Ă©tĂ© longtemps les premiers alliĂ©s de CĂ©sar, nâavaient pas coupĂ© tous les ponts avec lui et ils le renseignaient sur les plans de VercingĂ©torix. Le proconsul, Ă son habitude, rĂ©agit avec une promptitude stupĂ©fiante. Il commença le siĂšge dâAlĂ©sia avant mĂȘme que VercingĂ©torix ait pu en achever la fortification; pire, il investit toutes les collines environnantes, lĂ oĂč devaient prendre place les forces des citĂ©s rĂ©voltĂ©es. Une premiĂšre ligne de siĂšge entoura tout le mont Auxois Ă son pied; une seconde, parallĂšle et appuyĂ©e sur une sĂ©rie de camps installĂ©s sur les collines, sâopposait au secours venu de lâextĂ©rieur. Un siĂšge titanesque commença, qui devait durer un mois. Quand arriva enfin lâarmĂ©e gauloise, dite de secours, forte de ses 270 000 hommes, sâajoutant aux 80 000 de VercingĂ©torix rĂ©fugiĂ©s dans AlĂ©sia, ce fut le plus considĂ©rable rassemblement de guerriers que connut le sol de la France avant lâĂ©popĂ©e napolĂ©onienne. Leur faisaient face, en effet, peut-ĂȘtre 200 000 lĂ©gionnaires et auxiliaires â lâauteur de La Guerre des Gaules est plus disert sur les effectifs de ses ennemis que sur les que la cavalerie gauloise de lâarmĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e arriva, pourtant Ă©puisĂ©e par une marche forcĂ©e, elle monta Ă lâassaut des murailles romaines chevaux et cavaliers chutĂšrent dans les fosses creusĂ©es Ă lâavant et soigneusement masquĂ©es, sâempalant sur des Ă©perons de fer. Puis la cavalerie auxiliaire germaine de CĂ©sar vint la prendre Ă revers pour la disperser. La nuit suivante, les fantassins gaulois, tout juste arrivĂ©s sur le théùtre dâopĂ©ration, tentĂšrent eux aussi de monter Ă lâassaut des palissades romaines, mais, contre toute attente, tous les lĂ©gionnaires Ă©taient Ă leur poste, avec suffisamment de munitions pour rĂ©sister jusquâau matin Ă un assaut qui portait sur les deux lignes de siĂšge Ă la fois, VercingĂ©torix ayant fait descendre aussi ses hommes avec des Ă©chelles et des cordes munies de crochets. Ă lâĂ©vidence, les Romains avaient Ă©tĂ© prĂ©venus de cette nouvelle attaque surprise. Le lendemain, lâarmĂ©e de secours gauloise engagea une nouvelle bataille, cette fois de grande ampleur, sur un front de plusieurs kilomĂštres. Les combats durĂšrent toute la journĂ©e. Les Romains se trouvĂšrent en grand pĂ©ril. CĂ©sar dut lui-mĂȘme descendre dans lâarĂšne. La vue de son cĂ©lĂšbre manteau pourpre, rapporte-t-il, aurait galvanisĂ© ses troupes qui, Ă la fin du jour, auraient emportĂ© la victoire. La vĂ©ritĂ© est tout autre. Le narrateur ne parvient pas en effet Ă dissimuler un fait Ă©trange une grande partie de lâinfanterie gauloise, bivouaquant Ă lâouest sur la montagne de Mussy-la-Fosse, nâa pas participĂ© au combat, elle a mĂȘme quittĂ© les lieux avant quâil fĂ»t achevĂ©. Il sâagissait probablement des Ăduens et des Arvernes, que CĂ©sar remercia, quelques semaines plus tard, en leur rendant tous leurs rĂ©cit de CĂ©sar ne permet guĂšre de comprendre les derniers moments de la bataille qui sâacheva dans la confusion. LâarmĂ©e gauloise des confĂ©dĂ©rĂ©s a cessĂ© de participer Ă lâaction sans aucune raison objective. Seuls les guerriers de VercingĂ©torix continuent de se faire massacrer; ils nâont aucune conscience de ce qui se passe de lâautre cĂŽtĂ© des fortifications romaines. Plutarque, qui tente de faire le rĂ©cit de la victoire la plus prestigieuse de CĂ©sar en Gaule, en est rĂ©duit Ă Ă©crire cette formule, au demeurant fort belle Telle fut la fin de cette si grande armĂ©e elle sâĂ©vanouit comme un fantĂŽme ou un songe et se dispersa aprĂšs avoir perdu la plupart de ses hommes dans la bataille. Quant Ă ceux qui tenaient AlĂ©sia, aprĂšs avoir donnĂ© beaucoup de mal Ă CĂ©sar et avoir eux-mĂȘmes beaucoup souffert, ils finirent par se rendre.»LE RĂCIT BIAISĂSi CĂ©sar nâa pas lĂ©sinĂ© sur les moyens quâil sâest donnĂ©s pour anĂ©antir la rĂ©sistance gauloise, il sâest Ă©galement appliquĂ© Ă en livrer le rĂ©cit, un modĂšle du genre, insurpassable peut-ĂȘtre. Ce ne sont pas moins de vingt-deux chapitres consacrĂ©s Ă cette seule bataille. Les travaux entrepris par le proconsul autour dâAlĂ©sia sây montrent supĂ©rieurs Ă ceux dĂ©jĂ prodigieux de Scipion autour de Numance en Espagne. La derniĂšre bataille y prend lâallure dâun combat de Titans au milieu dâune scĂšne que la nature semble avoir conçue tout exprĂšs pour lâaccueillir. Aussi est-ce sur elle que lâauteur boucle son ouvrage le dernier livre, le huitiĂšme, ayant Ă©tĂ© Ă©crit a posteriori par son secrĂ©taire, Hirtius. Il proclame ainsi que son Ćuvre de conquĂȘte est terminĂ©e et que les soubresauts qui marquĂšrent encore lâannĂ©e 51 nâĂ©taient Ă ses yeux que pĂ©ripĂ©ties. On referme lâouvrage sur ces derniers mots Des supplications de vingt jours sont ordonnĂ©es Ă Rome.» Jamais aucun gĂ©nĂ©ral romain avant lui nâavait Ă©tĂ© honorĂ© par des cĂ©rĂ©monies dâaction de grĂące aussi ce dont se persuadent ses lecteurs depuis deux mille ans. Lâhistorien latin Velleius Paterculus, moins dâun demi-siĂšcle aprĂšs les faits, donne le ton Autour dâAlĂ©sia, de si grandes choses furent accomplies que les oser Ă©tait Ă peine le fait dâun homme, les rĂ©aliser lâĆuvre de presque personne, sauf dâun dieu.» Pendant tout le Moyen Ăge, lâouvrage de CĂ©sar joua le rĂŽle de manuel dâart militaire. Des Gaulois, on ne se souciait pas les vaincus nâoffraient guĂšre dâattraits pour les princes et les clercs, seuls capables de lire cette histoire. Curieusement, la passion pour le gĂ©nĂ©ral romain ne sâĂ©tendit cependant pas aux lieux quâil avait frĂ©quentĂ©s, mĂȘme les plus cĂ©lĂšbres comme APRĂS LA BATAILLEPourtant, sur place, la mĂ©moire du nom de la ville gauloise ne se perdit pas. Il nây eut pas dâinterruption de lâoccupation des lieux. Lâoppidum ne fut pas dĂ©truit par le vainqueur qui, au contraire, dut mettre Ă contribution ses atouts il constituait un camp dâĂ©tape entre les bases logistiques des lĂ©gions positionnĂ©es Ă Bibracte mont Beuvray puis Ă MĂącon, au sud et au nord du plateau de Langres; les ateliers de forgerons et de ferronniers pouvaient servir Ă la fabrication des armes, des harnachements et des piĂšces de vĂ©hicule. Sur le plan administratif, la petite citĂ© des Mandubiens fut attribuĂ©e, comme pagus sorte de canton, Ă celle des Lingons et AlĂ©sia demeura son chef-lieu. LâagglomĂ©ration gallo-romaine, comme souvent, rĂ©pondait Ă plusieurs fonctions centre politique et administratif tout dâabord, comme en tĂ©moigne son imposant forum ; espace artisanal et commercial; lieu de rĂ©sidence des Ă©diles; enfin lieu de pĂšlerinage rĂ©gional avec ses sanctuaires aux vertus guĂ©risseuses. Elle ne rĂ©sista pas cependant aux bouleversements qui ont marquĂ© le IIIe siĂšcle la crainte des invasions poussait artisans et commerçants Ă se rĂ©fugier dans de petites villes ceintes de puissants remparts. Seuls les anciens temples continuĂšrent dâĂȘtre frĂ©quentĂ©s et plus particuliĂšrement une petite basilique chrĂ©tienne, dite de sainte Reine », dont la lĂ©gende rapporte quâelle y fut lâĂ©poque mĂ©rovingienne, les lettrĂ©s, clercs et princes qui, en petit nombre, pouvaient avoir accĂšs aux manuscrits de La Guerre des Gaules ne faisaient pas le rapport entre lâAlĂ©sia gauloise et la bourgade mĂ©rovingienne. Depuis plusieurs siĂšcles, on ignorait que CĂ©sar fĂ»t lui-mĂȘme lâauteur de cette chronique avant le milieu du IXe siĂšcle. Le moine HĂ©ri de lâabbaye de Saint-Germain dâAuxerre fit alors le rapport entre le mont Auxois et lâAlĂ©sia dĂ©crite par CĂ©sar, et lâĂ©voqua longuement dans la Vita sancti Germani quâil rĂ©digea en versToi aussi, AlĂ©sia, au destin fixĂ© par les armĂ©es de CĂ©sar,Ce serait Ă tort que je refuserais de te cĂ©lĂ©brer dans mes vers,[âŠ]Protectrice des frontiĂšres des territoires Ă©duens,CĂ©sar tâattaqua jadis en un combat affreuxEt maintint avec peine les phalanges latines en un combat inĂ©gal,Apprenant de quoi Ă©tait capable la Gaule armĂ©e pour la dĂ©fense de son cet antique castrum, il ne reste plus que des texte est intĂ©ressant Ă plus dâun titre. HĂ©ri reconnaĂźt les lieux mais aussi les ruines de la ville encore visibles Ă la fin du IXe siĂšcle. MĂȘme sâil se trompe en voyant des rĂ©alisations gauloises dans les murs Ă©croulĂ©s et les restes imposants dâarchitecture â les mĂ©thodes de la chronologie archĂ©ologique Ă©taient alors loin dâĂȘtre Ă©tablies â, il est lâun des premiers Ă penser avec raison que certains Ă©vĂ©nements de lâAntiquitĂ© peuvent avoir laissĂ© des traces prĂšs dâun millĂ©naire plus tard. Et beaucoup plus surprenant avec prĂšs de mille ans dâavance sur les historiens qui lui succĂ©deront, il salue la lutte des Gaulois pour la dĂ©fense de leur indĂ©pendance ». Il faudra en effet le libelle de lâabbĂ© SieyĂšs, Quâest-ce que le tiers-Ă©tat?, publiĂ© en janvier 1789, pour que les Gaulois se voient reconnaĂźtre une place lĂ©gitime dans lâhistoire de la nation. HĂ©ri dâAuxerre, le premier, donne raison Ă la juste cause des Gaulois et relativise la victoire de CĂ©sar câest avec les plus grandes peines que le proconsul a rĂ©sistĂ© Ă lâassaut de ses ennemis, de lâAlĂ©sia gauloise par ce moine a cependant connu plus de succĂšs que son apprĂ©ciation sur la signification de la bataille elle-mĂȘme. Pendant presque mille ans, la localisation nâa pas Ă©tĂ© remise en cause. Il est vrai que les ducs de Bourgogne avaient contribuĂ© Ă la cĂ©lĂ©britĂ© du lieu cette bourgade, Ă©levĂ©e au rang de ville dans les descriptions de leur Ătat, prouvait que ce dernier Ă©tait lâun des plus anciens, sinon le plus ancien, de France. Ainsi AlĂ©sia et LutĂšce, parce que lâune et lâautre ont longtemps conservĂ© leur nom antique, sont les seuls lieux de bataille de la guerre des Gaules qui ne furent jamais mis en question jusquâĂ la fin du XIXe siĂšcle. Jules Michelet, qui place de façon erronĂ©e Gergovie Ă Moulins et nâest pas sĂ»r de la localisation dâUxellodunum, rappelle pour ceux qui ne la connaĂźtraient pas quâAlĂ©sia se situe en Auxois. Pourtant, dans ces Ă©crits, il sâagit toujours dâhonorer la victoire du plus grand capitaine de lâAntiquitĂ© au XIXe siĂšcle, la place de la bataille dâAlĂ©sia dans lâhagiographie de CĂ©sar nâest plus aussi assurĂ©e. NapolĂ©on, qui vouait Ă ce dernier une admiration certaine, dans le PrĂ©cis des guerres de Jules CĂ©sar quâil rĂ©dige Ă Sainte-HĂ©lĂšne, Ă©prouve de sĂ©rieuses difficultĂ©s Ă expliquer la victoire de son modĂšle Ă AlĂ©sia Elle [lâarmĂ©e de secours gauloise] ne campe pas, ne manĆuvre pas comme une armĂ©e si supĂ©rieure Ă celle de lâennemi, mais comme une armĂ©e Ă©gale. AprĂšs deux attaques, elle dĂ©tache 60 000 hommes pour attaquer la hauteur du nord ce dĂ©tachement Ă©choue ; ce qui ne devait pas obliger lâarmĂ©e Ă se retirer en dĂ©sordre.» Cette incrĂ©dulitĂ© devant les faits exposĂ©s ne se meut malheureusement pas en une remise en cause de lâobjectivitĂ© du rĂ©cit. Il faudra pour cela attendre encore prĂšs de deux SAUVĂE DE LâOUBLI GRĂCE Ă VERCINGĂTORIXDe fait, câest moins lâapprĂ©ciation de la rĂ©alitĂ© de la victoire de CĂ©sar quâune affection croissante pour VercingĂ©torix qui, imperceptiblement, modifia lâimage dâAlĂ©sia dans la conscience historique des Français. Les propos de lâabbĂ© SieyĂšs ont dĂ» faire pĂ©niblement leur chemin au cours dâune pĂ©riode de passion pour lâAntiquitĂ© grĂ©co-romaine, bien illustrĂ©e par les Ćuvres du peintre Jacques-Louis David. LâavĂšnement du romantisme aurait naturellement dĂ» changer la donne pour les Gaulois, vus comme les derniers peuples vivant encore en harmonie avec la nature. Mais la profonde mĂ©connaissance quâon avait dâeux Ă cette Ă©poque privait de matiĂšre Ă©crivains et peintres. Il nâest donc guĂšre Ă©tonnant que ce soit lâun des rares historiens romantiques, AmĂ©dĂ©e Thierry, le frĂšre dâAugustin, qui se soit emparĂ© de ces territoires dâĂ©tude encore vierges. Le premier, il fait de VercingĂ©torix un vĂ©ritable hĂ©ros Il y avait chez les Arvernes un jeune chef dâantique et puissante famille [âŠ]; sa grĂące, son courage, le rendirent lâidole du peuple.» Sous sa plume, la geste du jeune chef gaulois, souvent malheureuse, devenue glorieuse Ă Gergovie, prend fin Ă AlĂ©sia, théùtre dâun vĂ©ritable drame romantique oĂč ne manquent ni les rebondissements ni les coups du sort. Aux derniers moments de la vie du hĂ©ros, AmĂ©dĂ©e Thierry donne une dimension quasi christique VercingĂ©torix pensa que sa mort suffirait peut-ĂȘtre aux vengeances publique et privĂ©e, et que ses malheureux compagnons pourraient obtenir merci.» Le moment de la reddition, inspirĂ© du rĂ©cit quâen fait Plutarque, prĂ©sente ainsi tous les caractĂšres dâun rituel religieux. Aussi nâest-il guĂšre Ă©tonnant que, dans les annĂ©es qui suivirent, les peintres y trouvĂšrent enfin lâinspiration; les plus cĂ©lĂšbres toiles sont celles de Lionel-NoĂ«l Royer et dâHenri-Paul Ă©tait devenu un hĂ©ros de lâhistoire de France, en mĂȘme temps que les Gaulois avaient pris place parmi les ancĂȘtres des Français. Le nationalisme et les sentiments antigermaniques, on le sait, y Ă©taient pour beaucoup en se rĂ©clamant de VercingĂ©torix et des Gaulois, la France pouvait se prĂ©tendre une nation plus ancienne que lâAllemagne, qui se voyait descendante dâArminius et des Germains. Pour cette bonne cause, on oubliait la rivalitĂ© entre VercingĂ©torix et Clovis pour le titre de fondateur de la France. DĂšs lors, AlĂ©sia prit une autre signification. La dĂ©faite des Gaulois Ă©tait oubliĂ©e. Ne demeurait que lâexploit du jeune Arverne avoir rĂ©ussi Ă rassembler autour de sa personne les deux tiers des citĂ©s gauloises et avoir constituĂ©, en quelques semaines seulement, la plus grande armĂ©e quâon ait vue en Gaule. AlĂ©sia Ă©tait moins le signe de lâessoufflement de peuples dĂ©finitivement conquis que lâillustration emblĂ©matique dâune rĂ©sistance toujours III, qui voulait Ă©crire une histoire de Jules CĂ©sar et ajouter ses propres commentaires Ă ceux de La Guerre des Gaules, bien que son intention fĂ»t dây honorer son illustre modĂšle antique, ne rĂ©sista pas Ă ce mouvement. En partant Ă la dĂ©couverte de la matĂ©rialitĂ© des faits de guerre du gĂ©nĂ©ral romain, câest le roi des Gaulois» quâil dĂ©couvrit. Ă AlĂ©sia particuliĂšrement. Les fouilles quâil fit rĂ©aliser autour du mont Auxois, parce quâelles rĂ©vĂ©laient le gigantisme des installations de siĂšge, mettaient, du mĂȘme coup, en Ă©vidence la puissance des armĂ©es gauloises et de celui qui les avait commandĂ©es. Admirons lâardent et sincĂšre amour de ce chef gaulois pour lâindĂ©pendance de son pays, mais nâoublions pas que câest au triomphe des armĂ©es romaines quâest due notre civilisation», Ă©crit-il. Aussi se crut-il obligĂ© de rendre hommage au vaincu par la monumentale statue quâil fit Ă©difier Ă lâextrĂ©mitĂ© occidentale du mont Auxois en 1865. On reconnut immĂ©diatement dans lâĆuvre du sculpteur, AimĂ© Millet, les traits de lâempereur. Ătrange destin de ce monarque, admirateur de CĂ©sar et qui prĂȘte sa physionomie Ă lâennemi vaincu par ce dernier, tandis que se profile le dĂ©sastre de du livre dâIsabelle Davion et BĂ©atrice Heuser, Batailles, Une histoire de grands mythes nationaux », publiĂ© aux Ă©ditions vers la boutique cliquez ICI et ICIMots-ClĂ©sCĂ©sar, guerre, histoire, conflit, dĂ©faite, bataille, victoire, siĂšge, NapolĂ©on III, Histoire de France, Gaulois, VercingĂ©torix, guerre des Gaules, Gaule, Gergovie, AlĂ©sia, Empire romain, historiens, centurions , Mont AuxoisThĂ©matiques
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