🐋 Grille De Paiement Du Lait De Vache 2021

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Avec 298 000 emplois rĂ©partis sur tout le territoire, la filiĂšre gĂ©nĂšre un chiffre d'affaires de 29,8 mds €, la plaçant en 2 e position du secteur agroalimentaire, aprĂšs la Pourla ConfĂ©dĂ©ration paysanne, l’application du nouvel Ă©talonnage cellulaire international du lait prĂ©vue le 1er avril 2021 « ne doit en aucun cas servir d’excuse aux industriels et coopĂ©ratives laitiĂšres pour revoir les grilles de paiement du lait ». Prixdes produits laitiers | FranceAgriMer : retrouvez tous les chiffres clĂ©s, cotations, publications, informations Ă©conomiques des filiĂšre grandes cultures, viandes, lait, pĂȘche et aquaculture, vins, fruits et lĂ©gumes, horticulture et plantes Ă  pa Barbecueportable en plein air Grille de four Ă  barbecue Grille de barbecue en acier Grille d'agneau de cochon de lait Machine Ă  rĂŽtir Outil de cuisson Fournitures de barbecue pour la cour extĂ©rieure . 293,48 € 293,48 € Livraison GRATUITE. Ensemble de broderie Kit de point de croix prĂ©-imprimĂ© pour adultes cochon de lait photos de broderie citrouille 11CT Kit de point de croix d'art ArrĂȘtĂ©du 17 dĂ©cembre 2021 relatif Ă  l'extension de l'accord interprofessionnel conclu dans le cadre de l'association interprofessionnelle du lait et produits laitiers de brebis des pyrĂ©nĂ©es-atlantiques portant sur les modalitĂ©s et critĂšres d'analyse pour le paiement Ă  la qualitĂ© du lait de brebis (J.O. du 24/12/2021). RĂšglement (UE) n° 2021/2142 du 3 dĂ©cembre 2021 Ainsipar exemple pour commencer, une premiĂšre mise en bouche sera assemblĂ©e sous vos yeux en Ă©cho aux diffĂ©rentes Ă©tapes de fabrication du vase Bacchantes, une crĂ©ation emblĂ©matique de Lalique. Chaque petite dĂ©gustation sera accompagnĂ©e d’un breuvage sĂ©lectionnĂ© par Romain Iltis, Chef Sommelier de la Villa RenĂ© Lalique - Meilleur Sommelier de France 2012 et Meilleur Sans l’avis de l’interprofession, le groupe coopĂ©ratif a annoncĂ© pour le 1 er juillet le dĂ©calage de la grille de paiement du lait. Cette nouvelle grille dissimule une fausse augmentation du prix de rĂ©fĂ©rence car elle dĂ©cale les taux de rĂ©fĂ©rence de 33 Ă  38 grammes/l de matiĂšre grasse, et de 28 Ă  32 grammes/l de matiĂšre protĂ©ique” dĂ©nonce Etienne Heulin, Ă©leveur caprin xWxos. 1Face Ă  la fin des quotas laitiers en avril 2015, Ă  la saturation progressive de la consommation europĂ©enne de produits laitiers, Ă  l’interpĂ©nĂ©tration grandissante des Ă©conomies et l’accentuation de la volatilitĂ© des prix, la question de la compĂ©titivitĂ© du secteur laitier français se pose avec acuitĂ©. La France a tournĂ© la page des quotas laitiers avec une douziĂšme campagne consĂ©cutive en sous-rĂ©alisation. Contrairement aux pays voisins du nord de l’Union europĂ©enne UE qui ont fait Ă©voluer rĂ©guliĂšrement leurs livraisons au rythme, et parfois mĂȘme au-delĂ , des augmentations de rĂ©fĂ©rence de +15% Ă  +20 %, suivant les pays, entre 2005-2006 et 2014/2015 d’aprĂšs Eurostat, la France +9 % a alternĂ© des phases d’augmentation rapide avec des replis d’origines variĂ©es mesures nationales destinĂ©es Ă  limiter la production comme en 2009 et pilotage de l’offre par les entreprises de collecte ; variation de la qualitĂ© des fourrages comme en 2012 ; forte rĂ©activitĂ© de l’offre aux variations des prix du lait et des intrants. À partir d’avril 2015, le rebond de la collecte dans les pays d’Europe du Nord libĂ©rĂ©s » des quotas a creusĂ© davantage l’écart prĂšs de 30 % supplĂ©mentaires en Irlande, 15 % aux Pays-Bas, entre 5 et 10 % en Pologne et au Danemark, 4 % en Allemagne, contre 1 % en France suivi d’un repli. 2Comment expliquer ces Ă©volutions divergentes ? Peuvent-elles remettre en cause la position de la France qui est un des principaux pays exportateurs de produits laitiers sur les marchĂ©s europĂ©ens et internationaux ? En rĂ©sumĂ©, la France est-elle compĂ©titive par rapport Ă  ses concurrents ? Pour rĂ©pondre Ă  ces questions, trois parties sont distinguĂ©es. La premiĂšre partie prĂ©sente une analyse de la destination du lait français. Elle s’intĂ©resse, tout d’abord, Ă  l’évolution des Ă©changes de la France en produits laitiers depuis l’an 2000 en mettant en Ă©vidence les principaux pays partenaires et les types de produits. Elle aborde ensuite la question de la valorisation du lait sur le marchĂ© intĂ©rieur, en cherchant Ă  identifier les rĂŽles respectifs des mĂ©nages, de la restauration hors domicile et des industries agroalimentaires. La deuxiĂšme partie porte sur l’évolution du prix du lait Ă  la production au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, en comparant la situation française aux autres pays concurrents, tant internationaux Nouvelle-ZĂ©lande et États-Unis qu’europĂ©ens. La troisiĂšme partie discute de l’évolution comparĂ©e des coĂ»ts de production du lait, point clĂ© pour aborder les diffĂ©rentiels de compĂ©titivitĂ©. OĂč va le lait produit en France ? 1. Une insertion croissante de la France dans l’économie laitiĂšre europĂ©enne et mondiale 3Le marchĂ© mondial des produits laitiers hors intra-UE couvre, d’aprĂšs la FAO, 66 millions de tonnes en Ă©quivalent lait Teql en 2016, soit 8 % de la production laitiĂšre mondiale International Dairy Federation, 2016. En Ă©quivalent lait, le commerce international des produits laitiers a augmentĂ© de prĂšs des deux tiers entre 2000 et 2016, soit une progression moyenne d’environ 2 millions de Teql par an, notamment sous l’impulsion de l’Asie destinataire de 58 % des Ă©changes mondiaux d’aprĂšs la FAO. La Nouvelle-ZĂ©lande, qui occupe le premier rang des exportateurs en volume 30 % du total mondial en Teql en 2016, bĂ©nĂ©ficie d’atouts indĂ©niables pour produire du lait Ă  bas coĂ»t valorisation de l’herbe et pour exporter forte concentration des acteurs industriels, proximitĂ© gĂ©ographique des bassins importateurs, etc.. L’UE, largement dominante sur le marchĂ© mondial des fromages Bojnec et Ferto, 2014, occupe le second rang avec 28 % du total mondial en 2016, devant les États-Unis 13 %, la BiĂ©lorussie 5 %, l’Australie 5 %, l’Argentine 2 % et l’Uruguay 2 %. Avec 24,7 milliards de litres de lait de vache collectĂ©s en 2016, la France assure 3,1 % de la collecte mondiale et 16,2 % de la collecte europĂ©enne. Elle occupe ainsi le deuxiĂšme rang europĂ©en derriĂšre l’Allemagne 20,6 %. 4Partant de la base de donnĂ©es Comext pour la pĂ©riode 2000 Ă  2016 et de la mĂ©thodologie dĂ©veloppĂ©e par le CNIEL pour estimer les flux en Ă©quivalent lait CNIEL, 2016, une analyse de l’évolution de la dĂ©pendance de la production laitiĂšre française aux marchĂ©s extĂ©rieurs peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e tableau 1. Les exportations de la France en produits laitiers reprĂ©sentent, en 2016, 10,63 millions de Teql, soit 43 % de la collecte nationale. Depuis la pĂ©riode 2000-2004, elles ont progressĂ© d’un tiers. La France occupe ainsi le troisiĂšme rang europĂ©en des pays exportateurs en Ă©quivalent lait derriĂšre l’Allemagne et les Pays-Bas. L’Allemagne est le premier pays importateur et le premier pays exportateur de produits laitiers de l’UE. BĂ©nĂ©ficiant d’une position gĂ©ographique centrale dans l’UE, ce pays adopte une stratĂ©gie de massification de son offre moindre diversitĂ© de produits laitiers par rapport Ă  la France et dĂ©veloppe ses exportations surtout au bĂ©nĂ©fice des autres États membres de l’UE. Les Pays-Bas occupent, quant Ă  eux, le premier rang des exportateurs vers les pays tiers, avec une croissance soutenue de leurs ventes Ă  destination des pays asiatiques surtout Chine et Hong Kong. Les exportations de la France vers les pays tiers reprĂ©sentent 14,7 % de la collecte nationale en 2016 contre 7,4 % au cours de 2005-09. AprĂšs avoir diminuĂ© entre 2000 et 2006 -39 % en volume au profit du marchĂ© europĂ©en alors plus rĂ©munĂ©rateur, les exportations vers les pays tiers ont fortement augmentĂ© depuis lors, parallĂšlement Ă  l’augmentation de l’offre, et concernent dĂ©sormais un grand nombre de pays flux significatifs avec plusieurs dizaines de pays. Tableau 1. Les Ă©changes de la France en produits laitiers en 2016 avec ses partenaires et la variation depuis 2000-2004 millier de tonnes Ă©quivalent lait et million d’euros courants - Millier de tonnes Ă©quivalent lait Million d’euros courants - Exportations Importations Solde Exportations Importations Solde - 2016 Var. 2016 Var. 2016 Var. 2016 Var. 2016 Var. 2016 Var. UE-28 6 991 1 244 6 327 1 742 664 -498 4 216 1 107 3 113 1 101 1 103 6 - Italie 1 571 437 359 112 1 212 325 552 57 444 259 108 -202 - Royaume-Uni 694 228 255 -35 439 263 605 260 127 10 477 250 - Allemagne 1 271 127 1 033 149 238 -22 911 220 583 177 328 43 - Espagne 776 -140 324 -134 453 -6 528 68 229 20 299 47 - Irlande 92 29 333 46 -242 -18 57 27 159 58 -102 -31 - Pays-Bas 619 59 2 085 1 201 -1 466 -1 143 298 52 754 371 -456 -319 - Autres pays UE 1 967 504 1 938 402 30 102 1 265 424 817 206 448 218 Pays tiers 3 649 1 431 104 -47 3 545 1 478 2 406 1 287 79 9 2 327 1 279 - Asie 2 250 1 461 5 1 2 245 1 460 1 232 825 3 1 1 229 824 * dont Chine 435 368 0 0 435 370 352 323 0 0 352 323 - Afrique 804 -26 1 0 803 -26 600 262 0 0 600 262 - AmĂ©rique du Nord 241 -13 1 0 240 -12 239 70 3 2 236 68 - AmĂ©rique centrale 51 -43 0 0 51 -43 31 -4 0 0 31 -4 - AmĂ©rique du Sud 60 24 0 0 60 26 38 22 0 0 38 22 - OcĂ©anie 80 49 47 21 33 28 89 64 14 6 75 58 - Europe hors UE 159 -20 50 -65 109 44 175 46 60 0 116 46 Monde 10 639 2 675 6 431 1 695 4 208 980 6 622 2 394 3 193 1 110 3 430 1 284 Source Comext/MĂ©thodologie CNIEL pour le calcul en Équivalent lait/ Traitement INRA, SMART-LERECO. 5Entre 2000-2004 et 2016, les importations françaises de produits laitiers, essentiellement Ă  partir des pays voisins, sont passĂ©es de 4,74 Ă  6,43 millions de Teql. Le solde commercial de la France en produits laitiers est estimĂ©, en 2016, Ă  4,21 millions de Teql, soit l’équivalent de 17 % de la collecte intĂ©rieure. Ce solde a augmentĂ© de 0,98 million de Teql depuis 2000-2004. Si la progression de ce solde est proche de celle de l’Irlande +1,38 million de Teql, elle est nettement infĂ©rieure Ă  celle des Pays-Bas +4,42 millions de Teql oĂč la concentration des industriels est aussi forte que leur savoir-faire reconnu Ă  l’export Institut de l’Élevage, 2015. 6La Chine, l’Italie, le Royaume-Uni sont les trois pays qui ont le plus contribuĂ© Ă  l’amĂ©lioration de la balance commerciale de la France en produits laitiers au cours de la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e. Dans l’UE, avec l’Allemagne, son premier client Ă  l’export en valeur et le deuxiĂšme en volume aprĂšs l’Italie, la France bĂ©nĂ©ficie d’une balance commerciale positive, notamment sur les Ă©changes de fromages. 7Concernant les pays tiers, depuis la crise du lait frelatĂ© Ă  la mĂ©lamine en 2008, et dans un contexte de faible augmentation de l’offre intĂ©rieure, les Chinois sont devenus les premiers importateurs de produits laitiers au monde Sharma et Rou, 2014 ; USDA, 2015. Ils importent 20 % de leur consommation, les pays de l’UE leur fournissant essentiellement de la poudre de lait infantile le fromage occupe une place marginale. Bien qu’elle ne reprĂ©sente que 4,1 % des exportations françaises totales en Ă©quivalent lait et 5,3 % en valeur, la Chine est en 2016 le premier client de la France parmi les pays tiers. L’AlgĂ©rie figure au second rang des pays tiers clients de la France, mais avec un solde commercial qui a lĂ©gĂšrement baissĂ© en Ă©quivalent lait. Par ailleurs, les États-Unis, qui ont dynamisĂ© leur production laitiĂšre et leurs exportations au cours des derniĂšres annĂ©es mais absolument pas vers l’UE, demeurent nĂ©anmoins un client sĂ©rieux pour la France, essentiellement au titre des fromages. 8En termes de nature des produits Ă©changĂ©s, les fromages contribuent de façon dĂ©terminante aux exportations françaises de produits laitiers 31 % en Ă©quivalent lait et 44 % en valeur. Les laits secs jouent Ă©galement un rĂŽle important en assurant 18 % des volumes exportĂ©s et 21 % de la valeur produite par l’export. Le solde commercial de la France en produits laitiers 3,43 milliards d’euros en 2016 tient donc surtout aux fromages 1,60 milliard d’euros et aux laits secs 1,13 milliard d’euros, ces derniers ayant observĂ© une forte progression au cours de la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e sous l’impulsion de la demande asiatique. La France est excĂ©dentaire pour la grande majoritĂ© des produits laitiers Ă  l’exception du beurre. 9Au cours des quinze derniĂšres annĂ©es, la France est donc parvenue Ă  amĂ©liorer sa balance commerciale figure 1 en s’internationalisant davantage Chatellier, 2016 et en s’orientant vers des produits finis dont les fromages et la poudre de lait infantile qui ne sont pas vraiment placĂ©s au cƓur de la stratĂ©gie industrielle de la Nouvelle-ZĂ©lande, premier exportateur mondial, fortement spĂ©cialisĂ©e en poudre de lait entier. NĂ©anmoins, Ă  la baisse de la demande intĂ©rieure en produits laitiers en Ă©quivalent lait s’ajoute, depuis 2010, un effritement de la balance commerciale en valeur de la France avec les autres États membres de l’UE. La capacitĂ© de la France Ă  exporter davantage de produits laitiers vers les pays tiers devient alors une condition sine qua non au dĂ©veloppement de la production laitiĂšre intĂ©rieure. Figure 1. Évolution du solde commercial de la France en produits laitiers de 2000 Ă  2016 milliards d’euros Source INRA, SMART-LERECO, d’aprĂšs Comext-Eurostat. 2. La valorisation du lait produit en France sur son marchĂ© intĂ©rieur 10MĂȘme si les exportations de produits laitiers ont fortement augmentĂ©, tant en tonnage qu’au prorata de la collecte, le marchĂ© intĂ©rieur demeure le premier dĂ©bouchĂ© de la production laitiĂšre française Ă©quivalent Ă  58 % de la collecte. EstimĂ©e Ă  20,7 millions de tonnes Ă©quivalent lait en 2015, la consommation nationale de produits laitiers est assurĂ©e, tous modes de consommation confondus, Ă  71 % par des produits laitiers fabriquĂ©s en France. Les principaux produits commercialisĂ©s en France Ă  partir de la production française sont des fromages 21 % de la MSU collectĂ©e en France, suivis du beurre 14 %, des laits conditionnĂ©s 9 %, des ingrĂ©dients secs 7 %, des yaourts/desserts 5 %, et de la crĂšme 3 %. 11D’aprĂšs nos estimations basĂ©es sur les informations du GIRA cabinet de consultants spĂ©cialisĂ© dans le conseil et les Ă©tudes de marchĂ©s, d’Eurostat et de la sociĂ©tĂ© IRI qui compile l’ensemble des donnĂ©es de ventes des GMS, les produits laitiers français ont quatre grands dĂ©bouchĂ©s figure 2 l’exportation sur les marchĂ©s europĂ©ens et internationaux respectivement 30 % et 12 % de la collecte nationale soit 42 % au total ; les ventes aux mĂ©nages 42 % par les Grandes et Moyennes Surfaces GMS françaises et de façon plus marginale quantitativement 3 % environ d’autres formes de distribution au consommateur telles que les crĂ©miers, les marchĂ©s forains, la vente Ă  la ferme ou les magasins de producteurs Kermadec, 2011 ; la Restauration hors domicile RHD, 5 % ; les Industries agroalimentaires non laitiĂšres IAA, 11 %. Figure 2. Destination de la production française et origine des produits laitiers commercialisĂ©s en France selon les circuits Source estimations GEB – Institut de l’Élevage pour 2015 d’aprĂšs CNIEL, GIRA, IRI, EUROSTAT. Les ventes de produits laitiers aux mĂ©nages reprĂ©sentent 57 % de la consommation nationale de produits laitiers. Les industries laitiĂšres françaises proposent une offre variĂ©e de produits laitiers, unique au monde dans sa diversitĂ©, ce qui leur a permis de dĂ©velopper et de maintenir un marchĂ© intĂ©rieur relativement captif. Les produits importĂ©s sont surtout des produits diffĂ©rents et dĂ©marquĂ©s fromages italiens notamment ainsi que des produits concurrents sur les segments premiers prix laits conditionnĂ©s, rĂąpĂ©s. EstimĂ©es Ă  15,9 milliards d’euros en 2015, ces ventes aux mĂ©nages constituent le premier dĂ©bouchĂ© en valeur des industries françaises qui fournissent 90 % des produits achetĂ©s par les mĂ©nages. Le marchĂ© français est plus important en valeur que celui de l’Allemagne oĂč la population est pourtant supĂ©rieure de 23 %. D’aprĂšs la sociĂ©tĂ© IRI, les ventes relĂšvent pour 45 % de fromages, 28 % de produits laitiers ultra-frais, 14 % de laits conditionnĂ©s, 7 % de beurre et un peu moins de 5 % de crĂšme conditionnĂ©e. La restauration hors-domicile reprĂ©sente un dĂ©bouchĂ© plus secondaire 10 % de la consommation nationale dont l’approvisionnement est assurĂ© Ă  60 % par des produits français et Ă  40 % par des produits importĂ©s. EstimĂ©es Ă  1,9 milliard d’euros par le GIRA, les ventes aux opĂ©rateurs de la RHD tous circuits confondus se composent pour 53 % de fromages, 24 % de beurre et de crĂšme, 17 % d’ultra-frais et 6 % de laits conditionnĂ©s. En 2015 et 2016, les fournisseurs français de ces deux premiers circuits GMS et RHD ont subi la concurrence des produits Ă©trangers allemands, belges, voire nĂ©erlandais devenus plus compĂ©titifs grĂące Ă  un prix du lait Ă  la production qui a davantage baissĂ© qu’en France. Or le prix est un critĂšre dĂ©terminant dans la restauration collective oĂč les gestionnaires retiennent les fournisseurs les moins chers, ou dans la grande distribution pour certaines gammes de produits sous marques de distributeurs. Que ce soit sur les segments premiers prix des GMS laits conditionnĂ©s, rĂąpĂ©s, beurre plaquette ou en RHD, la pression commerciale a Ă©tĂ© trĂšs forte. Les industries agroalimentaires reprĂ©sentent le deuxiĂšme segment de la consommation nationale en produits laitiers 33 % en volume. Il s’agit d’un marchĂ© d’ingrĂ©dients issus du lait crĂšme fraĂźche, beurre, poudre de lait, poudre de lactosĂ©rum, casĂ©ines, protĂ©ines sĂ©riques utilisĂ©s dans la biscuiterie, la chocolaterie, la production de glaces, la pĂątisserie, la viennoiserie, l’alimentation animale, l’alimentation infantile, etc. Les ingrĂ©dients laitiers fabriquĂ©s en France ne couvrent que 40 % des besoins de ce marchĂ©, faute de disponibilitĂ© pour de nombreux produits comme le beurre, mais aussi de compĂ©titivitĂ© pour certains ingrĂ©dients secs casĂ©ines, poudre de lactosĂ©rum pour l’alimentation animale. La plupart des opĂ©rateurs achĂštent des produits dits de commoditĂ©s » pour lesquels le facteur prix est dĂ©terminant et le pays d’origine secondaire et non apparent pour le consommateur. Mais certains fabricants s’approvisionnent en ingrĂ©dients laitiers trĂšs spĂ©cifiques les chocolatiers en poudres de lait Ă  haute valeur technologique ; des pĂątissiers en beurres technologiques ou dĂ©marquĂ©s, etc. Les industriels laitiers français sont plutĂŽt bien positionnĂ©s sur ce marchĂ© Ă  bonne valeur ajoutĂ©e. En revanche, ils sont souvent moins compĂ©titifs sur les ingrĂ©dients basiques beurre cube, poudre de lactosĂ©rum pour l’alimentation animale. Dans une conjoncture dĂ©gradĂ©e comme en 2015 et 2016, les transformateurs nord-europĂ©ens ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un net avantage prix grĂące Ă  un lait cru achetĂ© moins cher Ă  leurs livreurs qu’en France. 3. Une production française en partie diffĂ©renciĂ©e 12La compĂ©titivitĂ© est habituellement dĂ©finie comme la capacitĂ© d’une entreprise ou d’une zone gĂ©ographique Ă  conquĂ©rir ou Ă  conserver des parts de marchĂ© en affrontant la concurrence, aussi bien sur le marchĂ© intĂ©rieur qu’à l’export. Deux options, compĂ©titivitĂ© prix » et hors-prix », sont souvent considĂ©rĂ©es en matiĂšre d’analyse Chevassus-Lozza et Gallezot, 1995 ou de stratĂ©gie de dĂ©veloppement. La compĂ©titivitĂ© prix » consiste Ă  rĂ©duire les coĂ»ts de production, de collecte et de transformation pour vendre au meilleur » prix pour l’acheteur. La compĂ©titivitĂ© hors prix » consiste Ă  augmenter la valeur des produits commercialisĂ©s par le dĂ©veloppement d’innovations, l’incorporation de services, une offre de qualitĂ© diffĂ©rente et passe par la diffĂ©renciation du produit fini. Au niveau de l’acheteur, le critĂšre prix ne disparaĂźt pas mais est remplacĂ© par le rapport qualitĂ© intrinsĂšque ou perçue/prix. 13Par rapport Ă  d’autres États membres de l’UE et Ă  ses principaux compĂ©titeurs internationaux, la France se caractĂ©rise par une offre en produits laitiers d’une extraordinaire diversitĂ©, composĂ©e de produits trĂšs diffĂ©rents, parfois Ă  la typicitĂ© affirmĂ©e, aux qualitĂ©s spĂ©cifiques et reconnues. Cette diversitĂ© est un atout indĂ©niable pour stimuler la demande intĂ©rieure, qui reste, par habitant, parmi les plus Ă©levĂ©es du monde en raison surtout des fromages mais aussi pour s’imposer autrement que par les prix sur le marchĂ© europĂ©en et au-delĂ . 14La diffĂ©renciation des produits permet d’échapper Ă  une forme de concurrence qui ne porte que sur les prix et qui suppose l’homogĂ©nĂ©itĂ© des produits. Deux types de diffĂ©renciation peuvent ĂȘtre distinguĂ©s pour le secteur laitier. La diffĂ©renciation d’origine, liĂ©e Ă  des caractĂ©ristiques propres Ă  l’origine du lait ou Ă  son processus d’élaboration, rassemble 15 % de la production laitiĂšre nationale environ en Teql, d’aprĂšs INAO, Agence Bio, CNIEL dont 9,6 % de la production transformĂ©e en produits bĂ©nĂ©ficiant d’une Appellation d’origine protĂ©gĂ©e AOP ; 2,2 % qui relĂšvent de l’agriculture biologique et enfin d’autres produits qui sont labellisĂ©s lait de montagne », sans OGM » ou affichent une identitĂ© rĂ©gionale, par l’usage de marques collectives ou de noms et pictogrammes explicites, ou une identitĂ© locale forte circuits courts. 1 Par analogie avec les pratiques de l’industrie automobile qui s’est mise Ă  construire ou plutĂŽt Ă  ... 15Une seconde forme de diffĂ©renciation des produits peut avoir lieu uniquement au stade de la transformation. Cette diffĂ©renciation peut ĂȘtre qualifiĂ©e de retardĂ©e » Fenneteau, 1986 dans le sens oĂč elle consiste Ă  repousser la diffĂ©renciation des produits en aval du cycle de production1. Dans le secteur laitier, ces produits issus d’un lait indiffĂ©renciĂ© au moins pour le consommateur sont valorisĂ©s grĂące Ă  des marques Ă  forte notoriĂ©tĂ© soutenues par de puissantes politiques de marketing. 16Pour les producteurs de lait qui s’inscrivent dans une logique de diffĂ©renciation des produits Ă  partir de l’origine du lait, des plus-values sont souvent observĂ©es. Le prix du lait payĂ© au producteur est ainsi plus Ă©levĂ© de plus de 50 % lorsque le prix du lait conventionnel est au plus bas dans certaines filiĂšres fromagĂšres sous AOP ComtĂ©, Beaufort, etc. et en agriculture biologique. Il est aussi beaucoup moins volatil. Et ce prix supĂ©rieur contribue Ă  l’obtention d’un revenu agricole plus Ă©levĂ© et plus stable AgroParisTech, IDELE, RAD, 2016 et Institut de l’Élevage, 2017. 17Si la diffĂ©renciation issue de l’origine du lait est parfois couronnĂ©e de succĂšs, notamment sur le marchĂ© intĂ©rieur, et si l’image de marque des produits français permet souvent un bon positionnement sur le marchĂ© europĂ©en, les jeux concurrentiels sont d’une autre nature sur les marchĂ©s internationaux. En effet, la compĂ©titivitĂ© hors prix » reste peu valorisĂ©e Ă  l’export, notamment vers les pays tiers. La valorisation des marques dĂ©tenues par les leaders internationaux d’origine française est rĂ©alisĂ©e Ă  partir de lait produit localement pour de nombreux pays. Par ailleurs, la demande internationale en produits laitiers français trĂšs diffĂ©renciĂ©s est faible et peine Ă  se dĂ©velopper par exemple, 8 % seulement du ComtĂ© produit est exportĂ© et aux 2/3 chez nos plus proches voisins de l’UE. Quant aux commoditĂ©s laitiĂšres, les poudres de lait françaises ne bĂ©nĂ©ficient pas, aux yeux des acheteurs, d’une image de qualitĂ© supĂ©rieure. Il en rĂ©sulte que l’essentiel du mouvement d’insertion dans les Ă©changes qui vient d’ĂȘtre dĂ©crit repose sur la compĂ©titivitĂ© prix » de la filiĂšre française. La partie qui suit propose donc une analyse de l’évolution des prix du lait Ă  la production en mettant en avant les spĂ©cificitĂ©s françaises. Évolution comparĂ©e des prix du lait Ă  la production Interconnexions et spĂ©cificitĂ©s françaises 1. DĂ©terminants de la convergence ou de la divergence des prix dans les principaux bassins exportateurs 18À partir des annĂ©es 2000, les prix du lait Ă  la production ont convergĂ© dans les principaux bassins exportateurs. Les prix s’érodant progressivement dans l’hĂ©misphĂšre nord, notamment dans l’UE du fait de l’abandon de mesures de marchĂ© destinĂ©es Ă  maintenir des prix de soutien, ils se sont rapprochĂ©s des prix nĂ©o-zĂ©landais. La convergence s’est brutalement accĂ©lĂ©rĂ©e en 2006-2007 avec le premier Ă©pisode de flambĂ©e des prix le prix du lait a davantage grimpĂ© en Nouvelle-ZĂ©lande, largement connectĂ©e au marchĂ© mondial. La rechute en 2009-2010 a, au contraire, Ă©tĂ© plus accentuĂ©e aux États-Unis et dans l’UE qui ont souffert d’une demande intĂ©rieure particuliĂšrement ralentie. Entre 2011 et 2014, la production mondiale peinant Ă  suivre la demande dynamique, la part des exportations s’est accrue dans chaque zone et la concurrence s’est exprimĂ©e Ă  plein, notamment sur la base du prix du lait. Les prix des grands bassins sont ainsi restĂ©s proches malgrĂ© les Ă©carts de soutien octroyĂ©s aux producteurs qui sont nettement plus Ă©levĂ©s dans l’UE qu’aux États-Unis et inexistants en Nouvelle-ZĂ©lande TrouvĂ© et al., 2016. Entre mi-2014 et mi-2016, la surproduction mondiale ne s’est pas rĂ©percutĂ©e avec la mĂȘme intensitĂ© dans les trois bassins. Les prix ont de nouveau nettement divergĂ© en fonction de la part de la production Ă©changĂ©e sur le marchĂ© mondial qui, bien qu’en croissance, reste Ă©troit et donc volatil, et du dynamisme de la demande intĂ©rieure. Depuis mi-2016, le rééquilibrage de l’offre et de la demande mondiales puis la quasi-pĂ©nurie de matiĂšre grasse se traduisent par un nouveau mouvement de convergence des prix du lait, le rebond Ă©tant d’autant plus net que la part exportĂ©e est Ă©levĂ©e et que la chute avait Ă©tĂ© forte. NĂ©anmoins, le prix Ă©tats-unien demeure encore sensiblement supĂ©rieur en euros, ce qui est une consĂ©quence Ă  la fois du dynamisme de la demande domestique et de la force du dollar. 19Un autre Ă©lĂ©ment influençant l’évolution relative des prix, et donc la compĂ©titivitĂ© des diffĂ©rents bassins, est en effet l’évolution des paritĂ©s monĂ©taires. L’apprĂ©ciation du dollar, de 25 % face Ă  l’euro et de 23 % face au dollar nĂ©o-zĂ©landais, depuis juillet 2014, a par exemple induit une perte sensible de compĂ©titivitĂ© pour la production Ă©tats-unienne. Les paritĂ©s monĂ©taires reflĂštent en partie la santĂ© relative des Ă©conomies nationales ou communautaire, mais dĂ©coulent aussi d’orientations prises par les diffĂ©rentes banques centrales en matiĂšre de politiques monĂ©taires. La place rĂ©servĂ©e Ă  l’analyse du secteur laitier dans les dĂ©cisions de la Reserve Bank of New Zealand RBNZ est d’ailleurs trĂšs importante et en rapport avec son poids relatif premier poste d’exportations de biens et marchandises 29 % du total en 2016, un nombre d’emplois en croissance rapide et 10 % de l’encours des emprunts du pays tous secteurs Ă©conomiques confondus Ballingal et Pambudi, 2017 ; Dunstan et al., 2015. 20Les États-Unis se sont progressivement affirmĂ©s comme exportateur majeur de produits laitiers avec un excĂ©dent portĂ© de 1 Ă  8 millions de tonnes de lait entre 2005 et 2016. À cette progression sur les marchĂ©s extĂ©rieurs notamment dans le cadre de l’ALENA avec les pays voisins, s’ajoute une hausse de la consommation intĂ©rieure pour 60 % du supplĂ©ment de production sur la pĂ©riode, stimulĂ©e par une croissance dĂ©mographique plus vive que dans l’UE et, sur les derniĂšres annĂ©es, par une croissance Ă©conomique plus marquĂ©e et un engouement pour la consommation de matiĂšres grasses laitiĂšres. Le marchĂ© domestique est donc encore largement directeur sur le niveau des prix. 21En Nouvelle-ZĂ©lande, oĂč les exportations couvrent plus de 90 % de la production laitiĂšre, la situation est bien diffĂ©rente de celle des États-Unis. Le prix du lait dĂ©coule ici directement des performances Ă  l’exportation et il y est particuliĂšrement volatil. La hausse de la collecte laitiĂšre de plus de 30 % entre 2007 et 2015 tient surtout au dĂ©veloppement des exportations vers la Chine Bowman et Conway, 2013. La forte dĂ©pendance du pays au marchĂ© chinois 28 % de ses exportations en valeur en 2014 l’a rendu particuliĂšrement vulnĂ©rable au ralentissement des achats intervenu depuis 2014. Faute de marchĂ©s alternatifs suffisants, l’accumulation de stocks de produits laitiers a conduit Ă  une chute drastique du prix du lait -43 % pour le prix payĂ© par Fonterra, dividendes inclus entre les campagnes 2013/2014 et 2015/2016, pour un prix Ă  la production ramenĂ© au standard français n’excĂ©dant pas finalement 180 €/t. Mais le rebond a aussi Ă©tĂ© plus vif qu’ailleurs en 2016/2017 + 54 % Ă  272 €/t face Ă  la pĂ©nurie de matiĂšres grasses. 22Dans l’UE, la situation est intermĂ©diaire entre les États-Unis et la Nouvelle-ZĂ©lande. La part de la production laitiĂšre europĂ©enne exportĂ©e sur le marchĂ© mondial s’est progressivement accrue jusqu’à 12 % en 2015 et 2017. La hausse de la collecte observĂ©e entre 2007 et 2016 a Ă©tĂ© Ă©coulĂ©e pour moitiĂ© Ă  l’export et pour moitiĂ© sur le marchĂ© intĂ©rieur. Au cours de cette pĂ©riode, le taux annuel de croissance de la consommation intĂ©rieure a cependant Ă©tĂ© deux fois infĂ©rieur Ă  celui des États-Unis. 2. La filiĂšre française procure plus de stabilitĂ© que de valeur aux producteurs de lait 23Si l’on compare la France avec ses principaux concurrents europĂ©ens sur les marchĂ©s europĂ©ens et mondiaux, nous constatons des Ă©carts de prix qui peuvent s’expliquer par une organisation diffĂ©rente des filiĂšres mais Ă©galement par la qualitĂ© du lait. D’aprĂšs les donnĂ©es du RICA pour la pĂ©riode 2007-2015, le prix du lait moyen payĂ© au producteur a Ă©tĂ© plus Ă©levĂ© aux Pays-Bas 371 €/t et au Danemark 358 €/t, deux pays dominĂ©s par des coopĂ©ratives Friesland Campina et Arla foods en situation de monopole, au savoir-faire commercial reconnu de longue date pour l’exportation, prĂ©sentant une densitĂ© laitiĂšre assurant des coĂ»ts de collecte bien infĂ©rieurs aux coĂ»ts français, et bĂ©nĂ©ficiant de la proximitĂ© des infrastructures portuaires de Rotterdam pour les exportations. Ces prix Ă©levĂ©s traduisent Ă©galement des taux sensiblement supĂ©rieurs de matiĂšre grasse et de matiĂšre protĂ©ique respectivement +6,6 et +5,0 g/l de MSU ainsi qu’une part plus importante de lait issu de l’agriculture biologique au Danemark 10 %. En revanche, en Irlande le prix moyen du lait a Ă©tĂ© plus faible 312 €/t entre 2007 et 2015 d’aprĂšs le RICA et plus volatil de 449 € en novembre 2013, valeur la plus Ă©levĂ©e de tous les pays Ă©tudiĂ©s ici, Ă  moins de 230 € en mars 2016 car il est davantage influencĂ© par les cours mondiaux des poudres et ingrĂ©dients laitiers puisque le pays exporte plus de 85 % de sa production. 2 24Toujours d’aprĂšs les donnĂ©es du RICA, tous types d’exploitations laitiĂšres confondus, le prix du lait payĂ© au producteur complĂ©ment de fin de campagne compris, calculĂ© en moyenne annuelle pour la pĂ©riode 2007 Ă  2015, a Ă©tĂ© trĂšs proche entre la France 336 €/t et l’Allemagne 334 €/t. Ce faible diffĂ©rentiel tient pour partie Ă  une volontĂ© de l’aval de la filiĂšre française qui voulait Ă©viter tout handicap de compĂ©titivitĂ© Ă  l’export et s’assurer d’un frein aux importations le prix du lait de base calculĂ© en France s’ajustait Ă  la hausse et Ă  la baisse en fonction du prix en Allemagne notion de tunnel de prix ». Au-delĂ  des moyennes interannuelles, la volatilitĂ© des prix est cependant plus forte en Allemagne. Ainsi, au cours de la pĂ©riode 2007 Ă  2016, l’écart entre les prix moyens annuels minimum et maximum a Ă©tĂ© de 119 €/t en Allemagne contre 85 €/t en France. Les points hauts sont plus hauts comme en 2014 et les points bas plus bas comme en 2016 en Allemagne. Dans une situation de marchĂ© durablement dĂ©primĂ©, comme en 2015 et une bonne partie de 2016, le prix moyen français a toutefois Ă©tĂ© sensiblement supĂ©rieur +28 €/t en moyenne sur les deux annĂ©es d’aprĂšs l’Observatoire europĂ©en des marchĂ©s du lait2. 3 ESANE 2014, INSEE, entreprises dont la transformation laitiĂšre est la principale activitĂ© en te ... 4 Destatis, Statistisches bundesamt, annual report on local units in manufacturing, transformation l ... 25Compte tenu de la plus grande variĂ©tĂ© et de la qualitĂ© de la gamme des produits laitiers français, comment expliquer que le prix du lait payĂ© au producteur français soit comparable Ă  celui versĂ© au producteur allemand ? Le chiffre d’affaires des industries de transformation laitiĂšre est supĂ©rieur en France 31,87 milliards d’euros en 20143 contre 27,57 en Allemagne4, malgrĂ© les moindres volumes traitĂ©s. L’écart de valeur sortie usine est donc encore plus marquĂ© si on le rapporte au volume de lait collectĂ© 1263 €/t en France contre 878 €/t en Allemagne en 2014 annĂ©e trĂšs favorable aux commoditĂ©s laitiĂšres, poudres et fromages, produites massivement par ce pays. Ces diffĂ©rents calculs suggĂšrent que la valeur ajoutĂ©e associĂ©e aux produits est rĂ©partie diffĂ©remment dans les deux pays. 26En France, la valeur ajoutĂ©e produite au sein des entreprises est consacrĂ©e Ă  la rĂ©munĂ©ration d’un nombre d’actifs beaucoup plus important 56 000 emplois3 dans la transformation contre 40 000 en Allemagne4 pour un volume de lait traitĂ© pourtant infĂ©rieur de 19 % en France. Par ailleurs, le coĂ»t de collecte du lait est supĂ©rieur en France du fait d’un territoire concernĂ© par la production laitiĂšre plus vaste et plus hĂ©tĂ©rogĂšne en matiĂšre de densitĂ© laitiĂšre et d’accessibilitĂ© montagnes. En outre, bien qu’on ne dispose pas de donnĂ©es sur les coĂ»ts de transformation, l’analyse de la structure de l’industrie laitiĂšre permet de faire l’hypothĂšse qu’il en est de mĂȘme pour les coĂ»ts de transformation. En effet, une grande partie du lait allemand est transformĂ©e en produits peu diffĂ©renciĂ©s avec des mĂ©thodes de production de masse pour les fromages notamment dans des entreprises de grande taille qui bĂ©nĂ©ficient d’économies d’échelle. La France compte, elle, un plus grand nombre de petites structures Dumont et al., 2016, notamment des beurreries et des fromageries, dont les coĂ»ts de transformation sont plus Ă©levĂ©s sans que le produit final puisse ĂȘtre fortement valorisĂ© grĂące Ă  une diffĂ©renciation par l’origine par exemple. Enfin, le partage de la valeur ajoutĂ©e entre transformateurs et producteurs diffĂšre aussi en raison du statut des acteurs en Allemagne 70 % de la collecte est transformĂ©e par des coopĂ©ratives pour le compte des producteurs, alors que 55 % l’est, en France, par des groupes privĂ©s, dont des leaders internationaux, qui crĂ©ent de la valeur ajoutĂ©e grĂące Ă  une diffĂ©renciation retardĂ©e au stade de la transformation Ă  l’aide de marques souvent mondialement connues. 27Ainsi, si le marchĂ© intĂ©rieur de la consommation semble, en France, particuliĂšrement solide et rĂ©munĂ©rateur, il procure plus de stabilitĂ© que de valeur pour les producteurs laitiers français. Évolution des coĂ»ts de production Des niveaux convergents entre bassins exportateurs 1. Une forte hausse des prix de revient largement imputable aux coĂ»ts d’alimentation 28Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, la convergence des coĂ»ts de production du lait a suivi celle des prix du lait, au moins entre les zones exportatrices Ă©tudiĂ©es ici UE, États-Unis, Nouvelle-ZĂ©lande. À l’échelle mondiale, entre pays, la corrĂ©lation entre le coĂ»t de production et le prix du lait est considĂ©rĂ©e comme forte depuis de nombreuses annĂ©es par le rĂ©seau International Farm Comparison Network Hemme et al., 2014. Cela n’est guĂšre Ă©tonnant dans la mesure oĂč les exploitations ne peuvent rĂ©sister Ă  une situation oĂč les coĂ»ts de production sont durablement supĂ©rieurs aux prix elles disparaissent ou de nouveaux systĂšmes deviennent dominants. Inversement, les coĂ»ts ne restent pas durablement infĂ©rieurs aux prix sans encadrement de la production. L’incitation Ă  produire exercĂ©e par les prix conduit Ă  une augmentation des coĂ»ts marginaux puis des coĂ»ts moyens, avec l’évolution des fonctions de production notamment avec une augmentation des aliments achetĂ©s, voire l’apparition de nouveaux systĂšmes quand cette Ă©volution devient structurelle. C’est typiquement ce qui s’est passĂ© en Nouvelle-ZĂ©lande cf. infra. 29Partant de plusieurs sources statistiques construites en Nouvelle-ZĂ©lande DairyNZ Economic Survey, aux États-Unis Dairy farm management business pour l’État de New York ; Dairy marketing cost of production pour la Californie et dans l’UE RICA, une analyse des caractĂ©ristiques des exploitations laitiĂšres spĂ©cialisĂ©es et de leurs coĂ»ts de production est proposĂ©e pour l’annĂ©e 2012, une annĂ©e marquĂ©e par un prix Ă©levĂ© des intrants, notamment des aliments, qui rĂ©vĂšle les diffĂ©rences entre pays tableaux 2 et 3. Tableau 2. CaractĂ©ristiques des exploitations laitiĂšres spĂ©cialisĂ©es en Nouvelle-ZĂ©lande, dans les États de Californie et de New York et dans quelques pays de l’UE 2012 - Californie État de New York Nouvelle-ZĂ©lande Bretagne+ Pays de Loire Allemagne du Nord Irlande Pays-Bas Danemark Nombre d’exploitations Ă©chantillon 126 169 217 110 404 158 305 337 Nombre d’exploitations extrapolĂ© - - - 8 388 9 113 7 809 15 520 3 283 SAU par exploitation ha ns 562 141 63 73 52 50 140 Main-d’Ɠuvre salariĂ©e en % du total 95 % 81 % > 62 % 5 % 25 % 15 % 9 % 52 % Nombre de vaches par exploitation 1 355 609 397 50 85 66 84 152 Lait produit par vache litres 9 900 11 200 4 100 7 100 8 000 5 300 7 700 8 400 Lait produit par exploitation litres 13 412 000 6 812 000 1 613000 351 000 680 000 350 000 649 000 1 268 000 Lait produit par travailleur UTA litres 1 227 000 503 000 577 000 206 000 356 000 226 000 386 000 513 000 Tableau 3. Les coĂ»ts de production et prix de revient du lait en 2012, en €/ 1000 litres - Californie État de New York Nouvelle-ZĂ©lande Bretagne+ Pays de Loire Allemagne du Nord Irlande Pays-Bas Danemark Consommations intermĂ©diaires dĂ©ductions faites des ventes de produits vĂ©gĂ©taux 1 239 239 169 239 258 238 263 272 dont CoĂ»ts d’alimentation 203 129 69 67 108 87 108 117 dont Intrants liĂ©s aux surfaces dĂ©duction faite des productions vĂ©gĂ©tales vendues - 22 39 8 10 37 13 6 dont Autres consommations intermĂ©diaires y. c. services 37 88 61 164 140 114 142 149 Charges fixes 2 38 90 139 119 107 84 142 191 dont Amortissements 5 25 22 76 55 45 65 55 dont IntĂ©rĂȘts 1 8 68 15 14 10 49 76 dont Salaires 27 48 35 6 15 17 7 41 dont Fermage 5 9 14 22 23 12 21 19 Taxes et assurances 3 2 7 11 15 15 14 16 10 Mise en marchĂ© du lait 4 9 15 Animaux remplacement et autres produits animaux, divers en dĂ©duction des coĂ»ts 5 22 -39 -17 -58 -56 -78 -61 -57 Point mort avant aides = 1+2+3+4+5 310 312 301 315 324 258 360 416 Aides directes pour 1000 litres 6 67 47 58 44 54 Point mort avec aides = 1+2+3+4+5-6 310 312 301 248 277 200 316 362 RĂ©munĂ©ration du travail de l’exploitant UE SMIC français 7 8 22 117 54 100 61 24 Prix de revient du lait =1+2+3+4+5-6+7 310 321 323 365 331 300 377 386 Prix du lait euros par 1000 litres 299 349 350 339 347 317 385 369 Source DairyNZ Economic Survey 2012-13 ; Dairy Farm management – Business Summary New York State 2012 ; Dairy Marketing California Cost of Production 2012 Annual Summary, DG AGRI RICA UE 2012 – traitement des auteurs ; exploitations laitiĂšres spĂ©cialisĂ©es pour l’UE lait/produit hors aides > = 70 % et moins de 5 vaches allaitantes, et moins de gros bovins mĂąles engraissĂ©s par vache et < 25 veaux de boucherie. 30La figure 3 prĂ©sente l’évolution entre 2004 et 2016 d’un indicateur proche du prix de revient du lait, intitulĂ© le point mort ». Cet indicateur comptabilise le coĂ»t de production du lait, hors rĂ©munĂ©ration du travail familial non salariĂ© et du capital familial, aprĂšs dĂ©duction des produits joints et des aides Perrot et al., 2011. Cet indicateur peut s’interprĂ©ter comme le prix du lait Ă  partir duquel l’exploitation commence Ă  rĂ©munĂ©rer la main-d’Ɠuvre non salariĂ©e celle des chefs d’exploitation notamment. Cet indicateur n’est calculable que pour les exploitations spĂ©cialisĂ©es. Pour une exploitation laitiĂšre totalement spĂ©cialisĂ©e, il se confond avec le prix de revient hors charges supplĂ©tives Institut de l’Élevage, 2012. Figure 3. Évolution du point mort » pour les exploitations laitiĂšres spĂ©cialisĂ©es de diffĂ©rents pays euros courants/1000 l Source DairyNZ Economic Survey 2000-2015 ; Dairy Farm management – Business Summary New York State Knoblauch et al., 2000-2015 ; Dairy Marketing California, Cost of Production Annual Summary CFDA ; DG AGRI RICA UE – traitement des auteurs avec estimation Ă  partir de 2013 ; exploitations laitiĂšres spĂ©cialisĂ©es pour l’UE, dĂ©finition Institut de l’Élevage. 31Avant d’analyser les raisons de l’évolution des coĂ»ts de chaque zone, il est intĂ©ressant de constater que la convergence observĂ©e sur les prix de revient point mort entre bassins laitiers exportateurs s’est opĂ©rĂ©e Ă  la suite de fortes croissances dans les diffĂ©rentes zones et a conduit, en 2013 ou 2014, Ă  une Ă©tonnante proximitĂ© des niveaux entre des bassins que tout oppose ou presque en matiĂšre de systĂšmes de production laitiers la Nouvelle-ZĂ©lande, la Californie, la France et l’Allemagne. En Europe, la plupart des pays ont connu une hausse du point mort dans la pĂ©riode de sortie progressive des quotas jusqu’en 2014, notamment sous l’effet d’investissements stimulĂ©s par des prix assez favorables cf. Pays-Bas. Les baisses sur 2015 et 2016 sont dues Ă  des effets de dilution, d’adaptation des charges Ă  des prix du lait en forte baisse, et Ă  des aides exceptionnelles du plan de soutien europĂ©en. Le point mort irlandais est par ailleurs sensible aux conditions climatiques plus ou moins favorables au pĂąturage. 32La Nouvelle-ZĂ©lande qui faisait jeu Ă©gal avec l’Irlande en dĂ©but de pĂ©riode d’analyse 2004 en matiĂšre de production laitiĂšre low cost a enregistrĂ© une augmentation trĂšs importante +50 % pour le prix de revient en monnaie locale, et +80 % en euros compte tenu de l’apprĂ©ciation du dollar NZ depuis 2010. L’évolution des taux de change modifie sensiblement les positions relatives en matiĂšre de prix de revient du lait, mais la compĂ©tition sur les marchĂ©s internationaux se fait bien sur la base du taux de change courant de chacune des monnaies. 33La hausse spectaculaire des coĂ»ts de production en Nouvelle-ZĂ©lande a Ă©tĂ© trĂšs soudaine en monnaie nationale. Elle a vraiment dĂ©butĂ© entre 2006 et 2007 +36 %, et a coĂŻncidĂ© avec une augmentation du prix du lait Ă  la production encore plus importante 78 %. De 2004 Ă  2014, deux postes de charges sont principalement responsables de cette hausse les coĂ»ts d’alimentation auxquels sont imputables 38 % de la hausse et les intĂ©rĂȘts avec 22 % de la hausse. Les achats d’aliments rapportĂ©s au litre de lait ont plus que doublĂ© mais ont contribuĂ© Ă  une hausse de la production par hectare de 41 %, principal moteur de la hausse de la production nationale +56 %. Le systĂšme de production basĂ© strictement sur le pĂąturage ne concerne aujourd’hui que 5 Ă  10 % des exploitations, auxquelles peuvent s’ajouter 20 Ă  30 % des exploitations qui ont recours Ă  des aliments externes pour moins de 15 % de leurs besoins DairyNZ, 2015 ; Foote et al., 2015. 34En moyenne dans les fermes nĂ©o-zĂ©landaises tableau 3, au coĂ»t en engrais significatif sur les prairies s’ajoutent des achats d’aliments tourteaux de palme ; les 69 € d’alimentation comprennent aussi 20 € d’entretien et de location de pĂąturage et des frais financiers importants liĂ©s Ă  une forte augmentation de l’endettement pour acheter du foncier de plus en plus cher. Son prix moyen est passĂ© de 10 000 $NZ/ha en 2000 Ă  30-35 000 $ depuis 2008, soit un peu plus de 20 000 €/ha. Outre un accĂšs facile au crĂ©dit la dette des exploitations laitiĂšres a triplĂ© depuis 2003, cette inflation correspond Ă  une bulle fonciĂšre et financiĂšre qui n’est pas sans rappeler la situation danoise. Elle a Ă©tĂ© alimentĂ©e par une indexation couramment admise du prix du foncier sur la rentabilitĂ© par hectare qui a beaucoup augmentĂ©. En 2015, la moyenne nĂ©o-zĂ©landaise cache dĂ©sormais une diversitĂ© de systĂšmes d’alimentation et de risques financiers 10 % des fermes accumulent prĂšs du tiers des dettes. 35La Californie se dĂ©marque par des coĂ»ts de structure faibles intĂ©rĂȘts et amortissement et Ă  l’inverse des coĂ»ts d’alimentation Ă©levĂ©s, caractĂ©risĂ©s par une grande dĂ©pendance aux aliments achetĂ©s 2012 Ă©tant la pire annĂ©e pour le ratio coĂ»t aliment/prix du lait. L’avantage souvent attribuĂ© Ă  la production laitiĂšre californienne quant au coĂ»t du travail se vĂ©rifie, mais davantage sur la productivitĂ© du travail en volume que sur les conditions de rĂ©munĂ©ration. En effet, l’enquĂȘte Ă©value que les coĂ»ts horaires de la main-d’Ɠuvre, incluant les avantages en nature maison, nourriture, Ă©taient en moyenne de 15 $US/heure. 36Les coĂ»ts d’alimentation sont moindres dans l’État de New York et s’appuient sur une certaine autonomie alimentaire cultures fourragĂšres de maĂŻs et de prairies cultivĂ©es. Les prix Ă©levĂ©s des cĂ©rĂ©ales et des olĂ©agineux en 2012 ont favorisĂ© cette rĂ©gion par rapport Ă  la Californie, car les excĂ©dents vendus sur le marchĂ© viennent en dĂ©duction des coĂ»ts dans le calcul du point mort. La productivitĂ© par vache y est par ailleurs la plus Ă©levĂ©e. 37Sur l’ensemble de la pĂ©riode 2004-2014, les coĂ»ts d’alimentation sont aussi ceux qui ont le plus contribuĂ© Ă  la hausse du coĂ»t total aux États-Unis, avec une augmentation de 66 % en Californie, responsable de 87 % de la hausse du coĂ»t total et de 62 % dans l’État de New York pour 49 % de la hausse du coĂ»t. 2. En France, une autonomie alimentaire qui coĂ»te cher ou qui n’est pas suffisamment valorisĂ©e par le marchĂ© 38L’existence de quotas contraignants, non marchands et liĂ©s au foncier a conduit les exploitations laitiĂšres de l’Ouest de la France Ă  se diversifier davantage viandes et cultures que celles des autres bassins laitiers europĂ©ens Chatellier et al., 2013, et Ă  tirer au mieux parti de ce quota limitant en dĂ©veloppant des systĂšmes de production plus autonomes pour leur alimentation Pflimlin, 2010. C’est encore ce qui ressort de la comparaison rĂ©alisĂ©e avec quelques pays du monde tableau 3. L’alimentation achetĂ©e ramenĂ©e aux 1 000 litres de lait semble du mĂȘme ordre de grandeur dans l’Ouest de la France qu’en Nouvelle-ZĂ©lande, voire mĂȘme infĂ©rieure au niveau irlandais en raison des diffĂ©rences de productivitĂ© 7 100 litres par vache dans l’Ouest français, contre 4 100 litres en Nouvelle-ZĂ©lande, 5 300 litres en Irlande. Par kg de matiĂšre sĂšche utile du lait, l’avantage revient toutefois Ă  la Nouvelle-ZĂ©lande en raison d’un lait plus riche. 39Si les exploitations laitiĂšres de ces trois bassins paraissent les plus autonomes, le coĂ»t » de cette autonomie la production d’une large fraction de l’alimentation des vaches n’y est pas le mĂȘme. En Irlande et en France, elle se traduit par une productivitĂ© du travail apparente en litres par UTA infĂ©rieure puisqu’elle intĂšgre de fait davantage de tĂąches de production fourragĂšre. La nature de cette production fourragĂšre, herbe pĂąturĂ©e en Irlande, versus fourrages trĂšs majoritairement cultivĂ©s, rĂ©coltĂ©s, distribuĂ©s mĂ©caniquement en France maĂŻs et herbe se traduit par des charges diffĂ©rentes les charges en engrais pour 1000 litres sont plus Ă©levĂ©es en Irlande, mais les frais de mĂ©canisation sont bien plus forts en France. Finalement, les exploitations françaises de l’Ouest dĂ©pensent moins en achats d’aliments que celles de l’Allemagne du Nord mais le coĂ»t d’équipement consacrĂ© Ă  cette production fourragĂšre cultivĂ©e renverse cet avantage Institut de l’Élevage, 2015. Le retour Ă  la croissance durant la phase de sortie progressive des quotas a Ă©tĂ© coĂ»teux et le reste dans la pĂ©riode actuelle, notamment en matĂ©riel. Plusieurs raisons peuvent ĂȘtre avancĂ©es pour expliquer ce surĂ©quipement » un contexte post-quotas peu lisible en France avec maintien de fait du contingentement de la production dans le cadre de contrats passĂ©s avec des collecteurs de lait trĂšs rarement disposĂ©s Ă  transformer du lait sans limitation de l’offre Institut de l’Élevage, 2016. Ce contexte a pu induire des erreurs d’anticipation sur les volumes Ă  produire ; une main-d’Ɠuvre essentiellement familiale avec peu de salariĂ©s, qui incite Ă  un Ă©quipement consĂ©quent pour limiter l’astreinte et la pĂ©nibilitĂ© du travail ; une adaptation trĂšs ou trop lente de la fiscalitĂ© Ă  la volatilitĂ© des prix et des revenus, ce qui incite toujours les Ă©leveurs Ă  s’adapter Ă  court terme en jouant sur les charges de mĂ©canisation malgrĂ© une faible rĂ©versibilitĂ© plutĂŽt qu’à constituer et Ă  gĂ©rer une Ă©pargne de prĂ©caution sur le moyen terme. 40Ainsi, malgrĂ© une meilleure capacitĂ© de rĂ©sistance deuxiĂšme point mort le plus bas aprĂšs l’Irlande en 2012 pour les exploitations de l’Ouest, leur pratique actuelle de l’autonomie coĂ»te cher en compĂ©titivitĂ© aux exploitations françaises. Pourtant, les comparaisons rĂ©alisĂ©es ici sur l’annĂ©e 2012, maximum historique pour le prix de l’alimentation animale, favorisaient ces stratĂ©gies autonomes. Il est donc possible de conclure que soit cette autonomie coĂ»te trop cher, soit qu’elle n’est pas assez valorisĂ©e par le marchĂ©. MalgrĂ© des attentes des consommateurs français de plus en plus portĂ©es sur l’origine et les processus d’élaboration des produits alimentaires, leurs propensions Ă  payer un prix plus Ă©levĂ© pour des produits issus de ces pratiques d’alimentation animale lĂ  sont insuffisantes. En l’absence d’une diffĂ©renciation du lait plus prononcĂ©e et plus profitable pour le producteur français, le maintien de la compĂ©titivitĂ© prix » des exploitations laitiĂšres françaises semble donc passer par la poursuite de gains de productivitĂ© du travail qui se sont accĂ©lĂ©rĂ©s avec la sortie progressive des quotas. NĂ©anmoins, comme le contrĂŽle de l’offre qui pĂšse sur les exploitations françaises est beaucoup plus fort il n’existe souvent pas ailleurs, ces gains de productivitĂ© devraient toujours y ĂȘtre plus faibles qu’ailleurs en UE et ĂȘtre combinĂ©s avec une vigilante maĂźtrise des charges et des investissements. Par ailleurs, c’est dans la compĂ©titivitĂ© hors prix » dĂ©marcation et signes officiels de qualitĂ©, en particulier l’agriculture biologique pour les exploitations de plaine que se valoriseront le mieux les productions des exploitations les plus autonomes. Conclusion 41Second pays europĂ©en pour la production laitiĂšre et pour les exportations vers les pays tiers, la France possĂšde probablement un des plus forts potentiels laitiers avec l’Allemagne et la Pologne. Elle dispose d’atouts indĂ©niables pour affronter l’avenir, dont une combinaison de potentiels fourragers Ă©levĂ©s, en herbe et en maĂŻs ensilage Peyraud, 2013 ; une surface agricole abondante, avec un niveau d’intensification des surfaces fourragĂšres infĂ©rieur aux concurrents du Nord de l’UE qui devraient ĂȘtre limitĂ©s par des contraintes environnementales Perrot et al., 2017 ; un coĂ»t modĂ©rĂ© du foncier ; des savoir-faire reconnus dans la production et la transformation laitiĂšre, avec une industrie puissante et innovante, etc. 42Elle affiche cependant d’autres spĂ©cificitĂ©s qui pourraient se transformer en facteurs limitants. Le rythme de diminution du nombre d’exploitations est dĂ©sormais plus rapide que dans bien des pays d’Europe du Nord. Le faible poids de la main-d’Ɠuvre salariĂ©e, notamment dans les grandes exploitations, pourrait se transformer en handicap ou en rigiditĂ© dans la poursuite des gains de productivitĂ© du travail sachant que son niveau actuel, plus faible qu’en Europe du Nord, se traduit aujourd’hui par un niveau de rĂ©munĂ©ration du travail Ă©galement nettement plus faible Institut de l’Élevage, 2015. Les aides publiques Ă  la modernisation et la lisibilitĂ© du contexte post-quotas libertĂ© de l’offre versus contractualisation et encadrement ont parfois Ă©tĂ© beaucoup plus favorables aux investissements Ă  l’étranger, notamment en bĂątiments Pays-Bas et Allemagne du Nord. Enfin, le faible degrĂ© de spĂ©cialisation des exploitations, l’augmentation des surfaces en terres labourables par actif, la concurrence entre productions agricoles au sein des exploitations sont autant de facteurs qui renforcent l’exigence d’une gestion de la forte volatilitĂ© de la rentabilitĂ© de la production laitiĂšre. Pour permettre des investissements de plus en plus lourds, des rĂ©ponses contractualisation, mĂ©canismes assurantiels ou de stabilisation du revenu, fiscalitĂ© devront ĂȘtre apportĂ©es sous peine de voir se multiplier les arbitrages dĂ©favorables Ă  la production laitiĂšre, et la place de la France laitiĂšre rĂ©gresser sur la scĂšne europĂ©enne. Ce sont les cĂŽtes dĂ©coupĂ©es qui constituent le travers, avec une chair lĂ©gĂšrement grasse. Il peut ĂȘtre marinĂ© ou grillĂ©. Le travers de porc est un plat excellent lorsqu'il est prĂ©parĂ© au Le poids des produits commandĂ©s peut lĂ©gĂšrement diffĂ©rer, vous serez donc facturĂ©s au poids rĂ©ellement livrĂ©. Paiement sĂ©curisĂ© Livraison sous tempĂ©rature dirigĂ©e Produits ultra-frais en direct de Rungis DĂ©tails du produit Avis clients Ce sont les cĂŽtes dĂ©coupĂ©es qui constituent le travers, avec une chair lĂ©gĂšrement grasse. Il peut ĂȘtre marinĂ© ou grillĂ©. Le travers de porc est un plat excellent lorsqu'il est prĂ©parĂ© au Le poids des produits commandĂ©s peut lĂ©gĂšrement diffĂ©rer, vous serez donc facturĂ©s au poids rĂ©ellement livrĂ©. 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